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 Nouveau et perdu {with Cassie

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Nouveau et perdu {with Cassie Vide
MessageSujet: Nouveau et perdu {with Cassie   Nouveau et perdu {with Cassie EmptyMar 11 Aoû - 16:36


    { Nouveau, cela signifie t-il aussi perdu ?



      Satané de plan ! Pensais-je pour la énième fois depuis que la secrétaire, gentiment assise à l’accueil, ne m’avait donné que pour seul repère, un vulgaire plan. Nouvellement arrivé à Miami, j’ignorais encore tout des recoins de la ville, où s’amusait-on le soir, était-il possible de s’acheter un paquet de bières à cinq heures du matin, tellement de question en suspens… Cependant, il ne s’agissait pas là de se prendre une cuite mémorable mais bien de s’orienter dans l’une des universités les plus étendues de Miami. Ce fichu plan restait indéchiffrable malgré mes divers efforts à l’inverser, à le tordre dans des sens inimaginables avant de ne me fier qu’à mon instinct… Et bien, j’étais mal barré. Je suivais un chemin puis je montais un escalier devant me mener au couloir A, je passai une première porte puis une seconde et je me retrouvai en plein milieu du couloir D, non A. Exaspéré, à la limite du suicidaire, je continuais d’avancer, priant, et cela vainement, pour trouver ma salle de cours qui de toute manière ne se trouvait pas dans ce couloir.

      A cet instant, la simple pensée de mon frère assit devant sa table de cours me fit serrer le poing, légèrement irrité. Ce frère qui plus tôt dans la matinée me laissait choir devant une université, m’étant totalement inconnue, avant de s’écrier en se retournant « Bonne journée p’tit frère ! », tout sourire moqueur aux lèvres. Si on me définissait comme un garçon calme et peu violent, l’envie de meurtre que je ressentis à ce moment là n’avait ni l’air innocente ni pacifique, bien au contraire. Je me promettais de le lui faire payer une fois rentrée, car oui, Jack et moi vivions en cohabitation. Il quittait la maison trois ans plus tôt pour s’installer à Miami et y commencer ses études de médecine, je le rejoignais la semaine dernière, n’ayant pas d’autre choix que d’emménager chez lui. Mes deux frères aînés avaient cru judicieux de me faire habiter avec Jack, celui-ci content de la nouvelle, accepta, quant à moi je n’apprenais la nouvelle qu’à mon départ de New York après un mois de cachoteries. Habiter avec mon frère n’est pas une chose si horrible, comme je peux le laisser sous-entendre, il me fallait juste reprendre les quelques habitudes que j’avais perdu depuis trois ans.

      Penser à mon frère ne me sortait pas de la mouise dans laquelle je m’étais mise involontairement. La salle de cours était introuvable, tout comme le couloir où je devrais la trouver. La situation n’était pas des plus réjouissantes, elle le devient d’avantage quand une sonnerie annonça le début des cours, chaque élève présent dans le couloir rejoignant ses salles de cours. Pas de stress Ben, le plan, fit toi au plan ! Je tournais les talons et m’engagea dans de nouveaux escaliers, priant, non suppliant, pour tomber cette fois-ci sur le bon couloir. Je marchais, mes yeux jonglant entre le plan et le numéro de chaque salle que je passais. Cette fois-si le couloir était bel et bien désert, j’étais définitivement le seul paumé de l’université… Je ne m’arrêtais pas pour autant, avançant jusqu’au bout du couloir pour y trouver, au lieu d’une salle de cours, des toilettes pour dames. Nouvel échec cuisant !


      « Une personne aurait-il la bonté d’âme de m’aider ? Quelqu’un ? … Personne ? » Demandais-je, soudain très seul. « Si ça continue, je vais devoir me faire toutes les classes. Qui parie que la dernière est la bonne ? Personne, comme c’est étonnant venant d’un couloir vide. » Repris-je, la pression montant peu à peu.

      Essayant de garder mon calme par tous les moyens possibles, la vision de moi, plus petit, perdu dans son collège et au bord de larmes me vint subitement à l’esprit. Rien de rassurant quoi…


      « Y’a un bizutage pour le nouveau, c’est ça ? » Repris-je, toujours aussi seul. « J’aimerai tant… »
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    Nouveau et perdu {with Cassie Vide
    MessageSujet: Re: Nouveau et perdu {with Cassie   Nouveau et perdu {with Cassie EmptyMar 11 Aoû - 17:02

      Lorsque mon réveil sonna ce matin, je m’éveillais ne retenant pas un soupir des plus désespérés. J’arrêtais finalement mon réveil qui me jouait – façon de parler – une chanson de Phil Collins dans un anglais magnifique, mais ne me levais pas pour autant. Demeurant dans mon lit encore de nombreuses minutes, j’entendais finalement les hurlements de ma mère – ne s’avait-elle s’exprimer quand hurlant ? Ou peut-être était-ce pour être certaine que je l’entendais m’ordonner de « me lever immédiatement sous peine de représailles »… merci maman, ta fille apprécie énormément la façon dont tu règles ton autorité. Rageuse, comme chaque matin, je sortais de mon lit en grognant et filait tout droit à la douche, histoire de me réveiller un peu plus facilement et accessoirement pour être propre. Et tandis que je descendais du duplex pour me rendre à la cuisine et prendre comme petit-déjeuner un unique verre de jus de fruits, j’entendais les recommandations ultimes de ma mère, les seuls mots qu’elle était capable de m’adresser : « Tu rentres de suite après les cours, sans traîner. »
      Depuis qu’elle m’avait extirpée de mon Irlande natale, par ma faute j’avouais volontiers, nous étions elle et moi incapables de communiquer… tout ce qu’elle me disait concernait le comportement que je devais avoir, en somme ne pas être moi mais son pantin. C’était également ma faute, cependant je trouvais la punition un peu lourde, sans l’avouer bien sûr. Les mots que je lui adressais ? Je crois bien que cela faisait six mois que je ne lui répondais que par des « ok » ou des « d’accord » sans développer plus. Ni « bonjour », ni « comment ça va ? », encore moins de « et ta journée a été bonne ? », et surtout pas de « on fait quelque chose ce soir ? » … Je n’avais définitivement plus aucune vie depuis que j’avais été idiote au point de manquer de me tuer. J’étais semblable à un zombie et je le savais parfaitement. La seule personne à pouvoir me sortir un tant soit peu de mon coma ? Ma cousine, Jessica. Je la connaissais depuis six mois, mais je l’appréciais déjà énormément.

      Arrivée à l’université après avoir pris mon temps pour y parvenir, je remarquais que j’étais en retard de quelques minutes. Quelle importance ? Ce n’était pas comme si j’aspirais à une vie véritablement rangée. J’allais en cours pour rassurer mes parents, dont la confiance en moi était désormais nulle, mais je n’étais pas physiquement présente. Mon Irlande natale me manquait et plus que tout Alex, mon meilleur ami, me manquait affreusement… Mes parents l’ignoraient, mais ils n’auraient pas pu faire pire chose que de me priver d’Alex. C’était en partie pour cette raison que j’étais un zombie, l’absence de mon meilleur ami creusait un trou bien plus profond que je ne le pensais, un vide immense. Mais si je souffrais de cette absence, je ne pouvais m’en prendre qu’à moi.

      D’un pas sûr, mais lent presque à reculons pour tout dire, je me dirigeais lentement vers mon amphithéâtre sans conviction. Les couloirs étaient déjà vides et ce silence me plaisait bien, en accord avec le vide total que je ressentais. Silence qui ne dura cependant pas. Tournant à l’angle, je voyais alors un étudiant, seul au milieu du couloir, parlant de toute évidence à lui-même. Je m’avançais tandis qu’il se plaignait d’être perdu vraisemblablement, et m’arrêtais à quelques dizaines de centimètres de lui, tandis qu’il me tournait le dos. Etais-je dans un bon jour ? … Avais-je de bons jours pour commencer ? Bon admettons, je pouvais le comprendre, et sûrement l’aider. Pas qu’être gentille était dans mes habitudes, mais il me faisait un peu pitié pour être franche.


      « Tu dois aller où ? » Demandais-je, sur ce même ton morne que je trimballais depuis des mots.
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    Nouveau et perdu {with Cassie Vide
    MessageSujet: Re: Nouveau et perdu {with Cassie   Nouveau et perdu {with Cassie EmptyMar 11 Aoû - 18:39

      Je regardais pour la centième fois depuis que je l’avais en main cette feuille de papier blanche qui à défaut de m’orienter dans ce satané bâtiment me rendait pratiquement dingue. J’eus l’envie de débarquer dans la première salle venue, de défoncer la porte d’un amphithéâtre, de crier à la recherche d’un élève assez courageux pour m’indiquer l’exacte position de ma salle de cours. Puis face au colérique professeur dont je venais d’interrompre brutalement le cours, je prétexterai une folie passagère, le rassurant en acquiesçant positivement quand il s’inquiétera de mon état moral. L’université était un monde stressant où la pression mise par les professeurs et par l’élève soi-même était élevée, mais pourquoi fallait-il que cela m’arrive le premier jour alors que je n’avais encore assisté à aucun cours, pire encore, tandis que je m’étais totalement perdu dans ce qui devait être mon lieu d’étude pendant minimum quatre années. Je soupirai, pour ne pas changer, je détournais le regard du plan et le posa sur l’une des fenêtres du couloir, m’intéressant au jardin que j’apercevais.

      Les yeux fixant un point invisible, je me surpris à penser à New York et à ce que j’avais laissé derrière moi. Ma mère, mes frères, deux meilleurs amis d’enfance que je considérais comme des frères, qu’importe l’absence du sang qui aurait pu faire de nous des frères biologiques. Heureusement, deux attaches m’attendaient à mon arrivée, mon troisième frère, Jack, qui m’accueillit les bras ouverts et Mélusine que je surnommais affectueusement Melly, ma petite sœur de cœur, elle arrivait un mois plus tôt, nos aux revoir à l’aéroport de New York avait ainsi été de très courte durée.

      New York me manquait mais en aucun cas je regrettais ma décision de venir étudier à Miami. Mes pensées continuèrent d’obstruer ma tête, si bien que je n’entendis pas les pas légers que l’écho du couloir vide laissait résonner derrière moi. Le regard toujours plongé dans l’étendue de la cour, mon attention fut ramené brutalement lorsque je perçu un « Tu dois aller où ? ». Surpris, je sursautais, plaçant par automatisme ma main sur ma poitrine, mon visage exprimant jusqu’au moindre détail la surprise qui m’avait submergé en l’espace d’un instant.

      « Woaw !! » M’écriais-je, surpris.

      Je fis volte face et me retrouva nez à nez, façon de parler puisque le sommet de son crâne arrivait péniblement au début de mes épaules, avec une jeune fille aux traits de visage impassibles. Elle ne souriait pas, ne me semblais pas en colère et encore moins gêné par l’étudiant bruyant que je fus à cet instant.


      « Pense aux cardiaques, bon sang. La prochaine fois que tu dois t’adresser à quelqu’un, arrange toi pour qu’il soit face à toi et non de dos. » La prévins-je, ma main toujours appuyée sur mon torse, à l’emplacement exact où se trouvait le cœur. « Et… Tu viens d’arriver ou… ? »

      J’espérais qu’elle ne m’ait pas surpris à parler seul, dans un couloir désert, maugréant toutes sortes de propos gênants maintenant que quelqu’un risquait de les avoir entendus. Je l’observais discrètement de haut en bas, comme on regarde une personne que l’on ne connait pas mais à qui on s’adresse. J’en oubliais le sujet principal, trouver l’amphithéâtre où le cours auquel je devais assister était en ce moment même en train d’être donné.
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    Nouveau et perdu {with Cassie Vide
    MessageSujet: Re: Nouveau et perdu {with Cassie   Nouveau et perdu {with Cassie EmptyMar 11 Aoû - 21:51

      J’admettais que ma motivation première en aidant le jeune homme devant moi n’avait strictement rien à voir avec lui. Pas qu’il m’ait fait quoi que ce soit qui mérite de ne pas susciter mon intérêt – et réciproquement – mais très égoïstement, je pensais d’abord à moi sur le coup. Pour racheter mes pêchers passés, durant ma grande période de dépravée comme ma mère aimait à le souligner lorsque j’étais seule présente, il était selon moi, et surtout selon la matriarche, important que je contribue à une bonne action par jour. Je trouvais cela stupide. Quand bien même, je réaliserais une bonne action par jour, je ne rachèterais ni n’effacerais jamais les bêtises que j’avais pu faire, d’autant plus que je ne croyais pas réellement en les mêmes choses que ma mère, à savoir la Toute Puissance. Me racheter n’était donc pas une idée sortant de ma matière grise, mais de la sienne. Si, elle, y verrait l’accomplissement d’une bonne action, de mon côté je ne voyais qu’un moyen de perdre un peu plus de temps. Car si nous y regardions bien, le temps que je passerais à aider cet étudiant était du temps que je ne passerais pas en cours. De plus, je pouvais difficilement passer à ses côtés tout en l’ignorant, alors autant faire infiniment plaisir à ma mère en aidant cette pauvre âme égarée et en accomplissant ma bonne action de la journée.

      Une autre chose que j’admettais sur le coup, mon manque cruel de tact. Peut-être aurais-je pu m’annoncer avant de lui demander simplement où il devait se rendre. Cependant que je m’annonce ou que je lui pose cette question, le résultat n’aurait-il pas été le même ? N’aurait-il pas sursauté en entendant une voix venant de derrière lui avant de se retrouver nez-à-nez avec une fille d’un mètre cinquante-sept tout juste, autant dire une petite pour lui en tout cas. Mais devant sa surprise, qu’il ne manqua pas de manifester par un « léger » cri, je restais tout à fait stoïque, ne bougeant pas d’un demi-millimètre. Mes yeux se relevèrent juste vers son visage. J’arquais finalement un sourcil devant sa plainte, me reprochant presque de lui proposer mon aide, et arguant même qu’il me fallait faire attention aux cardiaques. De ce que j’avais pu voir, il était en parfaite santé, alors pourquoi me bassinait-il avec de telles futilités ? Et tandis qu’il déblatérait –sans fin de mon point de vue, mais ce dernier n’était pas ce qu’il y avait de plus fiable au vu de mon incroyable loquacité – il s’arrêta subitement, me demandant si je venais d’arriver.


      « J’ai tout entendu. » Répondis-je simplement, manquant toujours cruellement de tact.

      Mais bon, je n’allais pas non plus lui mentir en lui disant que je n’avais rien entendu. J’avais peut-être été – ne l’étais-je pas encore ? – mauvaise comme la peste (dires de ma charmante mère que j’affectionnais tout particulièrement), et une menteuse invétérée lorsqu’il s’agissait de trouver des excuses auprès de mes parents qui exigeaient de savoir où j’avais passé la soirée, et parfois même toute la nuit, je n’avais cependant aucune raison, ni même aucune envie de mentir à cet étudiant, qui apparaissait comme un géant pour moi, tout comme Alex avait toujours paru être un géant pour moi, mais c’était différent.


      « T’as pas le sens de l’orientation, je parie… » Dis-je sans attendre de confirmation de sa part.

      Je regardais l’heure, et malgré mon envie incompressible de perdre un maximum de temps avant de me rendre en cours, j’estimais que peut-être lui n’en avait pas tout à fait rien à faire d’arriver avec plus de retard qu’il n’aurait dû. J’attendais finalement qu’il réponde à ma première question, celle qui l’avait de toute évidence choquée. Ou pour être plus exacte, celle qui était responsable de sa surprise car ces mots étaient ceux qui rompaient totalement le silence dans lequel il avait été plongé, ne se doutant pas une seule seconde que je l’avais entendu et que j’étais surtout présente, juste là derrière lui.
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    Nouveau et perdu {with Cassie Vide
    MessageSujet: Re: Nouveau et perdu {with Cassie   Nouveau et perdu {with Cassie EmptyMar 11 Aoû - 22:48

      Je comprenais mon père lorsqu’en rentrant du travail il s’écriait à travers toute la maison « Fichtre, y’a des jours vaut mieux rester au lit ! », néanmoins, à cette époque je ne le comprenais pas, pour moi restait au lit une journée entière était d’un ennui mortel, aujourd’hui, me sortir de ce fameux lit relevait d’un défi matinal pour mon frère, son petit challenge fraternel. Mon défunt père avait cependant raison, il y a des jours où on ferait mieux de rester au lit, la malchance ayant trouvé son jour pour ennuyer un honnête mortel dans son travail d’étudiant, presque, modèle. Très bien, la malchance était peut être innocente, peut être n’étais ce tout simplement pas mon jour. Mais jour ou pas il s’agissait de mon premier jour à l’université, une matinée que je ne pouvais absolument pas manqué. Si j’avais appris une chose du lycée c’était bien d’être irréprochable le jour de la rentrée scolaire, il fallait s’octroyer la confiance et les sourires de ses divers professeurs et se façonner l’image qu’eux seuls voyaient de l’élève. Elève calme, peu bavard, instruit, participant, voilà quatre caractéristiques qu’on pouvait lire sur mon bulletin trimestriel. Des qualités que pourtant je ne m’étais pas à contribution une fois la sonnerie annonçant la fin du cours, je redevenais le garçon bavard, drôle et agité que mes amis appréciaient.

      L’université n’avait été pour moi que la suite d’études jusque là parfaitement parcourue. Cependant je laissais de côté le cycle je dirais plutôt classique qu’un élève suivait en général pour me consacrer entièrement à la musique. Plus qu’un passe temps, une passion, ce pourquoi je remerciais mes parents de m’y avoir initié. Ils eurent la brillante idée de transmettre un tant soit peu de leur passion à chacun de leurs enfants, même si je restais le seul à avoir trouvé dans la musique plus qu’un vif intérêt culturel. Ma mère m’avait prise sous son aile, elle m’enseigna les notes ainsi que les gammes, elle se refusait de n’être que superficielle, pour elle un instrument est comme une femme, plus on en prend soin et plus le résultat est gratifiant. Je souriais naïvement à ses paroles, alors âgé de 8 ans, tandis qu’elle me promettait qu’un jour, quand je serai plus grand, je comprendrais. Ainsi, à défaut d’être tombé amoureux, je ne comprenais toujours pas, selon elle. Elle qui après la mort de mon père ne semblait plus tenir à la vie, ni même à ce qui s’y rattache, soit nous, ses quatre fils. Ma mère ne jouait plus depuis sept ans, j’ai perdu ma muse Benjamin, me dit-elle un jour tandis qu’une nouvelle larme s’abattait tristement sur sa joue.

      La jeune fille resta immobile, seul son regard vint fixer le mien. Je la dépassais d’une bonne tête, elle me paraissait bien petite comparé à l’homme que j’étais, mais sans parler de ça je doutais qu’elle atteigne la moyenne des jeunes filles de son âge. Elle ne me répondit que très brièvement, confirmant la crainte qu’elle m’avait, hélas, bel et bien entendu déblatérer seul dans un couloir désert.


      « Ce n’est pas que j’ai l’habitude de me parler seul, mais ça m’arrive, enfin je veux dire… » Commençais-je, totalement dépité. « Je m’enfonce, hein ? » Tentais-je en souriant faiblement.

      Crétin, idiot fini ! Je ne pus empêcher mon esprit de déverser un flot d’injures dont la cible n’était autre que moi-même. Heureusement, j’avais cette fois ci eut l’intelligence de me taire, je serai passé pour un fou si j’avais de nouveau parlé à vive voix en m’insultant de tous les noms possibles. A espérer qu’elle ne lise pas dans les pensées…
      Elle se permit de souligner mon cruel défaut pour l’orientation.


      « Si si, c’est juste que je raffole me perdre dès le matin, et ainsi arriver en retard à mon premier cours. » Répliquais-je ironiquement.

      Elle avait là tout à fait raison, si quelque chose me faisait cruellement défaut il s’agissait bien du sens de l’orientation. Je n’en avais jamais eu, me perdre dans ma propre chambre m’aurait été possible si je n’en connaissais pas les moindres recoins après 19 années de vie. J’allais de nouveau parler quand me reviens mon principal problème, trouver l’amphithéâtre où en ce moment même se déroulait le cours auquel je devais participer.


      « Où sont les salles de musique ? » Lui demandais-je finalement.
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    Nouveau et perdu {with Cassie Vide
    MessageSujet: Re: Nouveau et perdu {with Cassie   Nouveau et perdu {with Cassie EmptyMer 12 Aoû - 0:09

      Finalement, je me demandais si je n’aurais réellement pas pu passer à côté de lui tout en l’ignorant. Mais cependant qu’aurais-je fait s’il m’avait interpellée ? Parce qu’il était certain qu’il l’aurait fait au vu de ce qu’il avait déblatéré dans le couloir tandis qu’il se croyait seul. Exagérais-je ? Je ne pensais pas. Ce n’était tout de même pas ma faute s’il s’était ouvertement mis à parler tout seul, tandis qu’il ignorait que j’étais en fait là pour l’entendre. Il aurait suffit qu’il vérifie, ça n’était tout de même pas à moi de lui faire remarquer que j’étais effectivement là à pouvoir l’entendre et que s’il ne voulait pas se sentir bête – ce que je soupçonnais qu’il pensait de lui à cet instant – il n’avait qu’à tout simplement s’assurer que le couloir était réellement vide. C’est pourquoi lorsqu’il m’expliqua qu’il lui arrivait de parler seul sans que ce soit une habitude, avant de s’enfoncer doucement mais sûrement, je ne répondis rien. Il était bien libre de parler seul s’il le désirait, je n’avais pas à juger, même si j’avais le droit de penser qu’il avait un sérieux problème là-haut. Je me passais cependant de tout commentaire.

      Soudainement, je me demandais pourquoi précédemment j’avais ouvert la bouche plus que nécessaire, si ce n’était pour lui permettre un petit brin d’ironie vraisemblablement. Si à défaut de le renseigner, je pouvais l’amuser, il n’aurait pas perdu sa journée. Mais j’avouais que je me fichais un peu qu’il perde ou non sa journée… Au vu de ce que je pensais actuellement, j’imaginais qu’en fin de compte j’étais toujours aussi mauvaise que ma mère le disait. Je me fichais des autres, c’était le reproche qu’elle m’avait le plus fait durant les différents trajets en voiture et durant une partie du vol entre Dublin et Miami. J’avais coupé court aux reproches en équipant mes oreilles des écouteurs de mon ipod, mais il n’empêchait pas que j’avais eu le droit aux « Tu ne penses qu’à toi ! » et « Tu n’imagines pas ce que l’on peut ressentir avec ton père » et à l’impossible « Je reçois un appel de ton père qui me dit que ma fille est à l’hôpital avec un bras dans le plâtre, et des contusions un peu partout. Que crois-tu que j’ai pu ressentir ? » … Avec mon habituel ton rebelle et totalement détachée, j’avais répondu « Comme si t’en avais quelque chose à carrer », et Dieu merci, elle n’avait pas entendu, sinon je crois bien que j’aurai été gratifiée d’une sacrée gifle dont je me souviendrais encore. Selon ma mère, j’étais donc une égoïste qui ne pensait qu’à moi, et je pourrais peut-être admettre qu’elle n’avait pas tort… pourtant, quelles que fussent mes motivations pour aider cet étudiant, je l’aidais quand même… je ne devais pas être si égoïste que ça.

      Il s’arrêta finalement de déblatérer, se concentrant de nouveau sur ce qui l’inquiétait. Les salles de musique dont il ignorait la localisation exacte d'après la question qu'il me posait. Où étaient-elles ?


      « Couloir D. » Répondis-je simplement.

      Il allait certainement me répondre de façon tout à fait ironique, comme précédemment. S’il était effectivement nouveau, la secrétaire lui avait certainement déjà dit que les salles de musique étaient dans le couloir D. Cependant il m’avait demandé où elles se situaient et non comment il devait faire pour s’y rendre. Ma réponse s’accordait donc tout à fait avec sa question.
      Les yeux toujours relevés vers lui, j’haussais les sourcils devant son soudain silence. J’attendais sa réponse sarcastique, comme j’imaginais qu’elle le serait. Je m’apprêtais finalement à le contourner pour me rendre moi-même à mon cours. Je remontais la bandoulière de mon sac, et d’un pas plus ferme que celui qui m’avait conduit jusqu’à lui, je repartais cependant toujours aussi lente.
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